Motivation et reconnaissance, deux concepts étroitement liés

Définie comme ce qui pousse quelqu’un à agir, la motivation est la condition sine qua non à tout apprentissage, à tout dépassement de soi, et par conséquent, à toute adaptation.

Fortement liée à la cognition, elle puise pourtant sa source dans l’émotionnel.

En effet, elle passe avant tout par la sensation d’être aimé, d’avoir un regard bienveillant au-dessus de son épaule, duquel découle le désir de faire de son mieux en retour pour être reconnu par cette personne d’autorité, par la référence chère à ses yeux.

Mais elle passe aussi par la sensation de plaisir d’être avec ses pairs, de construire des contacts sociaux afin de se sentir appartenir à un groupe, ce qui va rendre ces moments d’efforts et de courage plus légers, plus vivants, qui va rendre la vie plus agréable, simplement parce qu’elle sera partagée.

C’est dans ces conditions que chacun pourra se battre pour potentialiser ses aptitudes, quelles qu’elles soient au départ.

A l’inverse, ôter à quelqu’un sa motivation, c’est le placer dans contexte nettement défavorable à son développement et donc à son avenir.

Certains plus que d’autres ont une responsabilité sur autrui (enseignants, parents, etc). A chacun d’en prendre conscience dans ses prises de décisions, afin d’en limiter les dégâts.

Le HP en mode psychanalytique

Suite à ma formation en thérapie systémique et stratégique à l’Institut Gregory Bateson, je comprends mieux les différences entre les courants de la psychologie clinique et j’en mesure plus précisément leur portée. Cette lumière m’apporte une nouvelle perspective sur le combat à l’œuvre dans le domaine du haut potentiel intellectuel.

Révoltée par les mythes propagés à outrance sur le sujet, je suis maintenant plus « sereine » de constater que les pseudo-vérités énoncées par les livres grands public ont été construites sur le même principe que la psychanalyse: les auteurs prenant simplement racine dans cette vision du monde qui est la leur.

En effet, basées sur des interprétations hypothétiques de cas cliniques (c’est-à-dire leur patientèle), ces croyances sur le HP ont été, sans aucune validation scientifique, généralisées en théorie, avec des traits de personnalité immuables au devant de la scène. Se basant sur un modèle normatif, ces traits qualitatifs inférés forment une étiquette (un diagnostic) avec un mode de fonctionnement distinct. Et, bien sûr, seul un expert (le psychanalyste) est garant du normal et du pathologique, et peut donc déterminer si son patient en fait partie ou s’il ressort plutôt des autres, qualifiés quant à eux par certains, de normo-pensants.
C’est avec ce type de pensée dichotomique que l’homme blanc européen a colonisé le monde, s’imposant comme LA référence!

De telles théories devraient être bien obsolètes… Mais le grand public est malheureusement loin de connaître l’ampleur du développement de la psychologie, Erickson et le Mental Research Institute de Palo Alto, ayant depuis lors introduit une notion constructiviste dans leur approche. Celle-ci semble pourtant toujours tellement avant-gardiste !
Il aura fallu attendre le milieu du siècle précédant et la fin de la guerre pour se libérer de ces visions normatives et primitives de la pensée.

Sommes-nous cependant tous prêts à changer d’angle de vue en ouvrant les yeux sur ces croyances infondées qui nous emprisonnent?
Il est nombre de gens qui « préfèrent des mensonges qui les rassurent aux vérités qui les dérangent » (Michel Onfray).

Nous sommes tous différents! Et c’est dans la confrontation à cette différence, par de multiples ajustements, que nous évoluons et que les changements s’opèrent…

L’intelligence artificielle

L’IA, ce domaine en plein essor, confronte l’homme à sa plus grande peur: la perte de son illusion de toute puissance.

A l’aide de ses capacités d’abstraction, l’être humain tend à se projeter dans un imaginaire où il pourrait perdre le contrôle de sa création.
En effet, AlphaGo semble pouvoir apprendre de ses erreurs. Les machines peuvent donc s’adapter. L’intelligence artificielle est indéniable…

Avec leur puissance de calcul, les machines dépassent largement les aptitudes cognitives humaines.

Grâce au Deep Learning, nous comprendrons peut-être le vaste réseau neuronal du cerveau humain qui reste encore une énigme à ce jour. Comment celui-ci met-il en place spontanément des stratégies pour pallier ses difficultés ou compenser un handicap?

La plasticité neuronale est maintenant un fait, mais on est loin de maîtriser tous ses aspects.

Peut-être pourrons-nous donc un jour également apprendre de la machine?

Mode d’emploi pour détourner la notion de haut potentiel et créer un neuromythe qui rapporte

1. Inventer une pathologie en énonçant que le HP est un fonctionnement qualitativement différent qui n’amène que des difficultés et des échecs.

2. Décrire des traits spécifiques, des caractéristiques qualitatives distinctives, qui le définissent, en prenant des caractéristiques qui font que tout le monde s’y reconnaît, et se faisant, créer une demande pour alimenter son affaire.

3. Valider ses dires par des témoignages et des interprétations fausses d’études scientifiques ou par des études pour lesquelles il y a un biais d’échantillon.

4. Décourager les gens à se confronter aux faits réels (par une évaluation intellectuelle) pour ne pas que ceux-ci se rendent compte de la supercherie ou carrément discréditer ces tests.

5. Faire croire qu’on est les seuls à pouvoir les comprendre et les soigner.

6. Diffuser cela en masse via les médias en se faisant passer pour des experts pour créer une croyance.

7. Surtout ne jamais reconnaître ses erreurs et persévérer dans ses dires.

8. Former des professionnels ou autres, et donner des conférences, pour entretenir cette croyance.

9. Se faire plein d’argent sur la crédulité des gens parce qu’il est bien plus confortable de se faire apposer une étiquette d’HP que de se confronter à ses réelles difficultés.

Cqfd!

L’Intelligence Day de Mensa Be

Magnifiques interventions de Ghislaine LABOURET et de Patrick SANTILLI hier à l’Intelligence Day, qui nous ont démontré, sources à l’appui, que les personnes à Haut QI n’ont pas un cerveau radicalement différent des autres et ne sont pas sujets à davantage d’insatisfaction scolaire ou à un risque plus important d’échec scolaire.
Merci à Mensa Be pour ces conférences d’une très grande qualité.

Même s’il n’existe pas encore de consensus sur la définition du haut potentiel intellectuel, principalement parce que les tests qui permettent sa mesure ne possèdent pas tous les mêmes normes, les pseudo-vérités énoncées par les livres grands publics et véhiculées par les médias sont clairement invalidées par les études scientifiques.

Il est maintenant important que chaque personne qui se sente en difficulté (émotionnelle, scolaire/professionnelle, sociale,…) découvre la véritable source de son problème, au lieu de se cacher derrière cette fausse étiquette catégorisante et victimisante.

Il s’agit à tous de trouver son potentiel à réaliser (intellectuel ou autre) et de développer son talent, pour prendre sa place dans le monde et ajouter sa pierre à l’édifice, afin de l’élever plus haut.

La jalousie, un sentiment produit par la croyance

Les croyances laissent l’homme penser que tout ce qu’il est ou possède est une récompense issue de ses bonnes actions.

Par là, il revendique un droit à avoir tout un tas de choses: de vivre vieux, heureux, d’avoir une bonne santé, d’être né dans un pays favorisé, d’avoir des enfants sans difficultés,… Et si cela ne se produit pas, cela génère un important sentiment d’injustice, puisqu’il part du principe que tout est un dû et qu’il n’a rien fait pour ne pas l’avoir.

Il en découle une comparaison : « Et pourquoi lui, il a ça et pas moi? Qu’est-ce qu’il a fait de mieux que moi pour avoir ce droit? Et moi, qu’est-ce que j’ai fait pour le perdre? » Toutes ces émotions négatives créent des biais cognitifs qui augmentent la perception négative de la réalité.

Les choses sont pourtant issues du hasard, de la conjonction entre la génétique et l’environnement. Ce n’est qu’en lâchant prise sur ce droit illusoire à une vie « normale » provenant de nos croyances, que nous pourrons accepter le réel tel qu’il est et que nous gagnerons en sérénité.

La gestion des émotions revisitée

Son évolution poussée à son paroxysme par ses capacités d’abstraction, l’être humain développe la technologie pour améliorer son existence. Les nouvelles générations sont maintenant déjà capables de manipuler les applications d’un gsm à l’âge d’un an.

Par là, il scinde de plus en plus son mental de son corps. Perdant contact avec le réel, il n’arrive plus à gérer ses émotions. Et se faisant, il se déshumanise de plus en plus.

Et pourtant… il ne se sent exister que par la stimulation de ses sens, et par conséquent, dans l’interaction avec son environnent càd la relation qu’il établit avec lui, au travers notamment de la transmission et de l’échange, que ce soit d’émotions ou de connaissances.

C’est seulement là qu’il retrouve son humanité. Quel paradoxe!

Pour survivre à la folie, il devra donc garder à l’esprit de rester les pieds sur terre, dans le monde matériel !

L’étude de l’intelligence des plantes

Vendredi, j’ai pu découvrir un nouveau domaine en pleine essor, la neurobiologie végétale. Elle étudie l’intelligence des plantes, en ayant pour principal domaine de recherche la façon dont les plantes se procurent et transforment les informations tirées de leur environnement de manière à adopter un comportement cohérent.

Des chercheurs du monde entier, Stefano Mancuso (Florence) à sa tête, sont en train d’observer que les végétaux possèdent le sens de l’odorat, de l’ouïe, du toucher… mais sont aussi capables de communiquer entre eux et de s’entraider, ou encore de prendre des décisions, de mémoriser et, par conséquent, d’apprendre…

Ces études permettent donc de démontrer des capacités cognitives exceptionnelles, si on prend une définition plus large de l’intelligence, puisque les plantes ne possèdent pas un cerveau comme le nôtre.

L’être humain va-t-il être capable de redescendre de son piédestal et d’accepter qu’il n’est pas le seul être vivant doté d’intelligence, alors qu’il n’y arrive déjà pas (ou peu) pour les animaux ?

Mise au point sur le Haut Potentiel

Une énième mise au point sur le sujet du haut potentiel intellectuel que j’ai écrit en réponse à un article :

Je suis psychologue clinicienne et neuropsychologue, spécialisée notamment dans le domaine du haut potentiel intellectuel. En tant que psychologue clinicienne, je reçois des personnes HP et non HP. Toutes ont un point commun, elles ont un problème qui les fait venir en consultation. Elles méritent une attention particulière et d’être traitées avec respect et humanité.

Dans ce cadre, la question de la définition du haut potentiel me semble bien primordiale. Je ne pense pas qu’il soit thérapeutique de faire des liens de causalité là où il n’en est pas, de les « identifier » par un fonctionnement différent et des caractéristiques qualitatives différentes, comme si on leur imprimait un code barre sur la peau, et ce, finalement en remplaçant une étiquette par une autre, alors que c’est incorrect: « Mais non, Monsieur, vous n’êtes pas fou, vous êtes HP ! ».
Ces gens qui attendaient une écoute et des outils pour sortir de leur problème se voient à nouveau catégoriser, de manière plus confortable, je vous l’accorde, mais sans aucune solution. En effet, la question suivante est alors: « Madame, pouvez-vous me guérir de mon haut potentiel ? ».

On n’est pas haut potentiel. On peut avoir un haut potentiel intellectuel, dans certain domaine ou non, tout en s’accordant sur le fait que le fait même de placer une limite qui catégorise l’intelligence n’a de valeur que statistique, puisque nous savons que l’intelligence s’inscrit sur un continuum.

Je suis outrée et indignée que des praticiens préfèrent croire en des mythes plutôt que les faits scientifiques. Ils salissent notre magnifique métier et trahissent la confiance que les personnes qui ont un problème placent en nous pour les accompagner.
Et je continuerai d’informer les gens qu’on nous vend des mensonges et que c’est dangereux.

Le paradoxe du droit des animaux

En cette période de fin d’année, le cirque est de coutume à la télé. Alors que je regarde le show des otaries, je m’interroge…
Elles semblent prendre plaisir à développer un apprentissage et ressentir une forme de bien-être issu du lien spécial avec l’homme.

Cependant, nous instrumentalisons ces animaux sauvages dans un but purement égoïste d’amusement, et ce, sans leur laisser la liberté de choisir.
Leurs droits sont d’ailleurs définis par l’homme. Cette notion n’est-elle pas totalement absurde?

Pourquoi les animaux ont-ils besoin de droits et qui sommes-nous pour imaginer savoir ce qu’ils pensent?
Nous nous croyons tellement omnipotents que nous pensons toujours mieux savoir ce qui est bon pour l’autre (toute la nature comprise), mais par projection, en fonction de notre propre angle de vue.

Les animaux pensent aussi pourtant… Mais à quoi? Qu’est-ce qui a de l’importance pour eux?
Le travail des éthologues est notamment de décrypter ce qu’ils nous communiquent. Mais il y a toujours un biais, du simple fait que nous les observons.

En outre, les animaux prennent leur droit, spontanément. Nous n’avons pas besoin de définir des lois pour eux. Dans la nature, il existe déjà des règles, des codes de vie, basés sur la survie de l’espèce. Nos premières lois ne sont d’ailleurs que la projection de ces codes.

Finalement, le comportement de l’homme est-il vraiment si différent de celui l’animal?