Un diagnostic va permettre de mettre en place des mesures spécifiques : des adaptations de l’environnement et des traitements. Il est donc demandé au système de s’adapter.
Le revers est par contre la stigmatisation (notion de « patient désigné ») : le diagnostic va induire un changement de perception que le système a de la personne, ainsi que celle que la personne a d’elle-même.
En outre, on va induire une nouvelle croyance, en partant du principe que cette croyance est plus bénéfique que la précédente. On travaille sur la vision du monde des patients et de son environnement.
Le risque est de confronter directement les croyances des personnes, ce qui aura pour conséquences de les cristalliser (ce sont les résistances), et donc de figer leur fonctionnement.
Cette manière d’analyser les fonctionnements constitue le fondement de toute la psychiatrie classique (et même au-delà), le bilan psychologique étant l’outil qui permettra de comprendre comment la personne fonctionne, et surtout, dysfonctionne. Cela part du principe que les comportements sont fixes, du fait qu’ils découlent de traits de personnalité.
Identifier un HP chez des gens, même si on dilue sa prise de position théorique par des termes tels que « le HP colore des troubles associés », va nécessairement dans le sens d’un diagnostic. Cela revient à « faire rentrer par la fenêtre, le diable qu’on a fait sortir par la porte ».
Alors que d’autres approches, telles que celle d’Erickson et du modèle de Palo Alto, qui travaillent directement sur les comportements en ne se positionnant jamais par rapport à leur vision du monde, seront beaucoup plus porteur de changement. Le thérapeute ne cherchera pas à induire de nouvelles croyances (avoir raison), puisque la norme n’existe pas (notion de constructivisme: chacun a une vision du monde qui lui est propre).
Ce type d’approche sous-tend que les comportements ne sont pas fixes et dépendent de la situation dans laquelle la personne se trouve, du contexte.
On proposera un nouveau mode de fonctionnement par l’expérimentation de nouveaux comportements, qui vont directement découler de la manière dont la personne va amener son problème et des comportements qu’elle met habituellement en place pour solutionner son problème. Ce nouveau comportement est l’expérience émotionnelle correctrice. Elle peut être réalisée en séance, par un recadrage, ou hors séance, par des tâches.
Les hautes capacités intellectuelles deviennent alors une ressource au service du changement.