Conférence : Le Haut Potentiel existe-t-il?

Je vous avais annoncé que la prochaine édition de ma conférence serait enregistrée… et bien, c’est chose faite !

Voici donc la vidéo du « Live » de la conférence privée de ce dimanche 29/11/2020 pour Mensa Montréal.

Synopsis :
Dans cette ère qui prône l’individualisme, l’affirmation de soi, la reconnaissance des droits de l’enfant et les besoins éducatifs spécifiques, le haut potentiel s’inscrit comme une évidence et devient un effet de mode. Une large population revendique maintenant être « haut potentiel ».
Qu’en est-il exactement ?
Qu’est-ce que l’intelligence et comment la mesure-t-on ?
Ce concept de haut potentiel représente-t-il une réalité ?
Ce sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre…

Liens sur la chaîne YouTube publique de Mensa Be :
Lien partie 1 : https://youtu.be/Y8BmNTLliNQ
Lien partie 2 : https://youtu.be/cYhPdZYyXUQ

N’hésitez pas à partager massivement ! 😉

Le HP en mode psychanalytique

Suite à ma formation en thérapie systémique et stratégique à l’Institut Gregory Bateson, je comprends mieux les différences entre les courants de la psychologie clinique et j’en mesure plus précisément leur portée. Cette lumière m’apporte une nouvelle perspective sur le combat à l’œuvre dans le domaine du haut potentiel intellectuel.

Révoltée par les mythes propagés à outrance sur le sujet, je suis maintenant plus « sereine » de constater que les pseudo-vérités énoncées par les livres grands public ont été construites sur le même principe que la psychanalyse: les auteurs prenant simplement racine dans cette vision du monde qui est la leur.

En effet, basées sur des interprétations hypothétiques de cas cliniques (c’est-à-dire leur patientèle), ces croyances sur le HP ont été, sans aucune validation scientifique, généralisées en théorie, avec des traits de personnalité immuables au devant de la scène. Se basant sur un modèle normatif, ces traits qualitatifs inférés forment une étiquette (un diagnostic) avec un mode de fonctionnement distinct. Et, bien sûr, seul un expert (le psychanalyste) est garant du normal et du pathologique, et peut donc déterminer si son patient en fait partie ou s’il ressort plutôt des autres, qualifiés quant à eux par certains, de normo-pensants.
C’est avec ce type de pensée dichotomique que l’homme blanc européen a colonisé le monde, s’imposant comme LA référence!

De telles théories devraient être bien obsolètes… Mais le grand public est malheureusement loin de connaître l’ampleur du développement de la psychologie, Erickson et le Mental Research Institute de Palo Alto, ayant depuis lors introduit une notion constructiviste dans leur approche. Celle-ci semble pourtant toujours tellement avant-gardiste !
Il aura fallu attendre le milieu du siècle précédant et la fin de la guerre pour se libérer de ces visions normatives et primitives de la pensée.

Sommes-nous cependant tous prêts à changer d’angle de vue en ouvrant les yeux sur ces croyances infondées qui nous emprisonnent?
Il est nombre de gens qui « préfèrent des mensonges qui les rassurent aux vérités qui les dérangent » (Michel Onfray).

Nous sommes tous différents! Et c’est dans la confrontation à cette différence, par de multiples ajustements, que nous évoluons et que les changements s’opèrent…

Mode d’emploi pour détourner la notion de haut potentiel et créer un neuromythe qui rapporte

1. Inventer une pathologie en énonçant que le HP est un fonctionnement qualitativement différent qui n’amène que des difficultés et des échecs.

2. Décrire des traits spécifiques, des caractéristiques qualitatives distinctives, qui le définissent, en prenant des caractéristiques qui font que tout le monde s’y reconnaît, et se faisant, créer une demande pour alimenter son affaire.

3. Valider ses dires par des témoignages et des interprétations fausses d’études scientifiques ou par des études pour lesquelles il y a un biais d’échantillon.

4. Décourager les gens à se confronter aux faits réels (par une évaluation intellectuelle) pour ne pas que ceux-ci se rendent compte de la supercherie ou carrément discréditer ces tests.

5. Faire croire qu’on est les seuls à pouvoir les comprendre et les soigner.

6. Diffuser cela en masse via les médias en se faisant passer pour des experts pour créer une croyance.

7. Surtout ne jamais reconnaître ses erreurs et persévérer dans ses dires.

8. Former des professionnels ou autres, et donner des conférences, pour entretenir cette croyance.

9. Se faire plein d’argent sur la crédulité des gens parce qu’il est bien plus confortable de se faire apposer une étiquette d’HP que de se confronter à ses réelles difficultés.

Cqfd!

L’Intelligence Day de Mensa Be

Magnifiques interventions de Ghislaine LABOURET et de Patrick SANTILLI hier à l’Intelligence Day, qui nous ont démontré, sources à l’appui, que les personnes à Haut QI n’ont pas un cerveau radicalement différent des autres et ne sont pas sujets à davantage d’insatisfaction scolaire ou à un risque plus important d’échec scolaire.
Merci à Mensa Be pour ces conférences d’une très grande qualité.

Même s’il n’existe pas encore de consensus sur la définition du haut potentiel intellectuel, principalement parce que les tests qui permettent sa mesure ne possèdent pas tous les mêmes normes, les pseudo-vérités énoncées par les livres grands publics et véhiculées par les médias sont clairement invalidées par les études scientifiques.

Il est maintenant important que chaque personne qui se sente en difficulté (émotionnelle, scolaire/professionnelle, sociale,…) découvre la véritable source de son problème, au lieu de se cacher derrière cette fausse étiquette catégorisante et victimisante.

Il s’agit à tous de trouver son potentiel à réaliser (intellectuel ou autre) et de développer son talent, pour prendre sa place dans le monde et ajouter sa pierre à l’édifice, afin de l’élever plus haut.

HPI : Le commencement

Voici un résumé de ce que je retiens suite à ma formation HPI, ainsi qu’à la conférence de Nicolas GAUVRIT lors de l’Intelligence Day des 50 ans de Mensa Belgique :

– L’intelligence est définie comme la capacité à apprendre de l’expérience, à acquérir des connaissances et à s’adapter.
– Il existe plusieurs formes d’intelligence.
– Le test de QI constitue cependant la seule manière de la mesurer de manière objective en psychologie clinique. Il mesure l’intelligence générale (facteur G) décomposée en deux grands groupes: intelligence fluide (capacités de raisonnement logique et de résolution de problèmes dans des situations nouvelles) et intelligence cristallisée (capacités à utiliser les compétences, les connaissances et l’expérience), elles-mêmes décomposées en plusieurs sous-groupes.
– L’intelligence s’inscrit dans un continuum. Il n’y a donc pas deux groupes de personnes: HP et non HP (ou normopensant) qui posséderaient des caractéristiques qualitatives différentes.
– Une grande parties de ces caractéristiques sont des mythes (hypersensibilité, anxiété accrue, arborescence de la pensée, etc) véhiculés par les livres grand public, mais infondés scientifiquement.
– Le haut potentiel intellectuel n’est donc certainement pas une maladie, c’est une chance, mais aussi un potentiel en développement, en fonction de sa personnalité et de son environnement (notion de don/talent de Gagné).
– Les demandes de gens qui viennent en consultation psychologique avec ce type de plaintes sont toutefois à décrypter avec soin car elles sont significatives d’un mal être à identifier.
– Une évaluation QI accompagnée des données cliniques observées lors de la passation peuvent-être un levier au changement, si l’évaluation est faite par un professionnel qui respecte les procédures, ainsi que les précautions définies par la conférence de consensus à l’examen psychologique (2010). Cette évaluation permet de dégager les forces et les faiblesses des personnes.
– Les outils appris en formation (pleine conscience, ACT, etc) enrichissent ma pratique dans l’accompagnement et sont tout à fait pertinents avec tout type de personne (« hypersensible », anxieuse, dépressive, avec problèmes attentionnels, etc). Ils servent à développer principalement les compétences émotionnelles de nos clients, ce pour quoi ils sont venus en consultation le plus souvent.
– Mon objectif dans l’accompagnement est de transmettre ces outils à la personne dans un but d’autonomie afin qu’elle retrouve la voie de l’adaptation et non de favoriser cette étiquette HP par laquelle elle valide son mal être.